Laissez-moi vous emmener dans mon voyage vert, où mon désir d’un composteur en bois s’est concrétisé grâce à une initiative remarquable de ma mairie. Comment ce composteur de qualité a-t-il transformé mon jardin et ma routine quotidienne ? Voici le récit de mon aventure compost : de l’installation à la gestion !

Un composteur de qualité à prix réduit

Lorsque j’habitais dans le Kent, j’avais la chance de pouvoir mettre mes déchets organiques dans un petit sac compostable. Chaque semaine, il était emmené afin d’être transformé en terreau. Mais de retour en France, j’ai réalisé combien nous étions en retard sur le sujet ! Alors que je vis à la campagne dans le Luberon, je trouvais cela complètement incohérent de ne pas avoir de composteur. Je pouvais d’ailleurs en installer un immense, mon terrain étant beaucoup plus grand que mon jardin en Angleterre.

Mais voilà, le prix d’un bon composteur en bois n’est pas donné. La fourchette de prix se situe entre 100 euros et 300 euros pour des composteurs de grande capacité, environ 800 L pour le plus grand que je convoitais. Après avoir regardé sans grand succès sur des sites de seconde main, j’ai trouvé cette offre intéressante de la mairie : des composteurs à 10 euros afin d’aider les citoyens à se préparer à la généralisation du tri des biodéchets dès janvier 2024. J’ai donc sauté sur l’occasion. Quelques mois plus tard, je repartais avec mon composteur, prêt pour mon aventure verte.

Préparation du terrain et installation

Avant l’installation, il fallait préparer le terrain. Armé de nos cisailles, nous avons créé un petit coin parfait pour le composteur. Le débroussaillage fut efficace, et surtout, satisfaisant. Le moment tant attendu était arrivé : installer le composteur. Facile à assembler, il a rapidement trouvé sa place.

Nous avons installé le composteur dans un endroit à l’abri, facile d’accès afin d’y amener tous les jours les épluchures et autres matériaux. La surface est également bien plane afin que l’eau ne s’y accumule pas. Le composteur est situé à l’ombre, un élément important puisque nous habitons dans le sud où la température l’été monte facilement à 40°C.

Pourquoi composter ?

Il y a quatre ans, nous avions réalisé un composteur en pierre. Nous nous en sommes servis plusieurs années, mais il se trouvait dans l’enclos de nos boucs. Au fil du temps, les bêtes allaient piocher les déchets. Aucun souci pour les épluchures de pommes ou de carottes mais d’autres déchets comme le chou n’étaient pas appropriés pour les boucs. Nous avons donc décidé de le retirer. Cela fait des mois et des mois que je parle d’installer ce composteur. Mon idée est de réduire les kilos d’épluchures qui allaient régulièrement à la poubelle.

De plus, ayant commencé un potager l’année dernière, je voulais créer mon propre terreau que je pourrai déposer au pied de mes plantations au printemps prochain. L’avantage est que ce terreau est gratuit et naturel, garanti sans aucun produit chimique, notre alimentation étant bio. Le compost est tout simplement le cycle naturelle de la vie, alors pourquoi ne pas l’encourager !

Quoi mettre dans le compost ?

Le compostage est un art délicat. J’ai commencé par y déposer des épluchures de fruits et de légumes, des coquilles d’œufs mais aussi du marc de café et des feuilles. Pourquoi ? Pour créer un équilibre parfait entre azote et carbone, essentiel à un bon compost.

Dans un compost, vous pouvez mettre une variété de déchets organiques qui se décomposent pour former un amendement riche et nutritif pour le sol. Voici une liste de ce que vous pouvez y inclure :

Déchets de Cuisine :

• Épluchures de fruits et légumes
• Restes de fruits et légumes (évitez les fruits agrumes en grande quantité car ils sont acides)
• Coquilles d’œufs écrasées (elles apportent du calcium)
• Coquilles de noix et de noisettes
• Marc de café et filtres en papier Sachets de thé (sans agrafe métallique)
• Pain rassis (en petites quantités pour éviter d’attirer les rongeurs)
• Coquilles de noix (broyées)
• Restes de pâtes, riz, céréales, semoules

Déchets de Jardin :

• Feuilles mortes
• Tontes de gazon (en couches fines pour éviter la formation de moisissures)
• Tailles de haies et arbustes (finement coupées)
• Fleurs fanées Plantes d’intérieur non malades

Autres Matières Organiques :

• Sciure et copeaux de bois non traités
• Papier et carton non imprimé ou non traité (comme les boîtes d’œufs en carton, le papier journal)
• Paille et foin
• Cheveux, poils d’animaux

Il est important de maintenir un bon équilibre entre les déchets verts (riches en azote comme les tontes de gazon, les épluchures de légumes) et les déchets bruns (riches en carbone comme les feuilles mortes, le papier). Cela favorise une décomposition efficace et évite les mauvaises odeurs.

À éviter dans le compost :

• Viandes et poissons (attirent les nuisibles et dégagent des odeurs)
• Produits laitiers
• Graisses et huiles
• Croûtes de fromage
• Pain
• Déchets de plantes malades ou infestées
• Cendres de charbon ou de bois traité
• Matières fécales d’animaux domestiques
• Plastiques, métaux, verre
• Couches-culottes
• Sacs plastiques “biodégradables”
• Feuilles de thuya, lauriers, cyprès, résineux
• Médicaments, pansements
• Produits chimiques ou médicaments

En respectant ces consignes, vous obtiendrez un compost riche et bénéfique pour votre jardin.

Comment s’occuper du compost ?

Pour maintenir un certain équilibre dans le compost, nous versons 50% de matière sèche comme des feuilles et 50% de matière humide comme les épluchures de légumes. Nous mélangeons le tout régulièrement car un compost doit respirer. Toutes les deux semaines, armée de ma fourche, je retourne le compost pour l’aérer. Ce geste simple mais crucial assure une décomposition homogène et efficace, transformant mes déchets en or noir pour mon jardin. Au début, de nombreuses mouchettes se trouvaient dans le composteur. J’ai dû le couvrir de matière sèche afin qu’elles partent.

De plus, nous surveillons l’humidité du compost. Si besoin, nous l’arroserons légèrement durant l’été. Il ne faut pas non qu’il y ait un excès d’eau dans ce compost. Aérer et brasser le compost permet d’accélérer la transformation en terreau.

Quels insectes s’occupent du compost ?

Pour que la matière se décompose, il faut de l’eau et de l’oxygène mais ce n’est pas tout. Des micro-organismes comme les champignons et les bactéries sont essentiels. Différents insectes viennent également s’occuper du compost afin de transformer les déchets en magnifique terreau. Vous pourrez y trouver la cétoine dorée. Elle va défragmenter la litière et dégrader la matière organique morte. Vous pourrez également y trouver le scarabée rhinocéros. Lui aussi défragmente les végétaux morts. Il aime tout particulièrement les feuilles mortes et le bois pourri. Son rôle est d’éviter que le pourrissement des végétaux ne soit pathogènes pour les autres végétaux. Bien sûr, vous trouverez dans votre compost une très grande quantité de vers de terre ou lumbricus terrestris. Ceux-ci se nourrissent de racine morte ou d’humus. Leur rôle est clé puisqu’il brasse tous les éléments et ils permettent d’aérer le compost.

Vous trouverez aussi le cloporte qui mange de vieillie feuilles et des fragments végétaux. Le mille-pattes va manger les plantes molles et humides en décomposition dans votre compost. D’autres insectes comme le scarabée et le collembole, un tout petit insecte. Ce dernier brasse et micro fragmente la matière organique, disperse et régule la microflore. Enfin, vous pourrez y trouver la limace, l’escargot et la mouche soldat. Attention par contre, vous ne devez pas y rencontrer le mulot, le rat ou encore le hanneton commun qui sont des nuisibles.

Ma préférence pour un composteur en bois plutôt qu’en plastique

J’ai toujours préféré un composteur en bois, non seulement pour son esthétique naturelle mais aussi pour sa durabilité. J’étais ravie d’apprendre que la mairie proposait des composteurs en bois de grande qualité à un prix très accessible. En le récupérant, j’ai été agréablement surprise par la qualité du bois et le design du composteur en général. Robuste, bien conçu, et esthétiquement plaisant, il correspondait parfaitement à mes attentes. La différence principale entre un composteur en bois et un en plastique réside dans leurs matériaux de construction et leurs impacts environnementaux. Les composteurs en bois, souvent fabriqués à partir de bois non traité ou de bois recyclé, offrent une meilleure intégration dans l’environnement naturel du jardin. Ils respirent mieux, permettant une aération naturelle qui est cruciale pour le processus de compostage. De plus, le bois est un isolant naturel, aidant à maintenir une température constante à l’intérieur du composteur, ce qui accélère la décomposition. En revanche, les composteurs en plastique, bien que légers et souvent moins chers, peuvent avoir une durée de vie plus courte et ne sont pas toujours fabriqués à partir de matériaux recyclés, ce qui pose des questions environnementales.

Privilégier un composteur en bois est un choix écologique et durable. Le bois, en tant que matériau naturel, se décompose et retourne à la terre à la fin de sa vie utile, contrairement au plastique qui peut rester dans l’environnement pendant des siècles. De plus, un composteur en bois peut souvent être réparé ou ses planches remplacées, prolongeant ainsi sa durée de vie. Esthétiquement, le bois s’intègre harmonieusement dans un jardin, se fondant avec le paysage naturel. En choisissant le bois, on soutient également les pratiques de gestion durable des forêts, contribuant ainsi à un cycle écologique plus responsable.

Le tri des biodéchets en France en 2024

À partir de janvier 2024, la France va généraliser le tri des biodéchets. Cette initiative, évoquée depuis les années 2010, vise à réduire significativement les déchets ménagers en transformant les matières organiques en compost ou en biogaz. Bien que la loi ne concernera qu’une minorité de foyers immédiatement, avec seulement 40% de la population ayant une solution de tri en 2024, l’impact potentiel est immense. Des initiatives comme celle du Pays du Clermontois dans l’Oise, où des bacs à compost sont distribués gratuitement, montrent la voie vers une gestion plus écologique des déchets.

Le bac à compost devient obligatoire dès 2024 https://t.co/TBLiPAskDZ pic.twitter.com/jbOqDqtB8R

— LCI (@LCI) February 4, 2023

Le défi majeur de cette réforme est de sortir les biodéchets des décharges et des incinérateurs, où ils sont souvent mal gérés. Pour réussir, les collectivités doivent investir dans des solutions adaptées, comme la collecte en porte à porte ou des points d’apport volontaire. La sensibilisation de la population est cruciale pour le succès de cette initiative. Des solutions pratiques, comme l’utilisation de grilles au fond des composteurs pour éviter les rongeurs, sont également envisagées pour surmonter les obstacles pratiques. Cette réforme représente une étape importante dans la réduction des déchets et la promotion d’une économie circulaire en France.